La dengue

  La dengue... c'est dingue !

la dengue

Il ne s'agit pas de faire peur aux personnes désireuses de venir passer quelques jours de vacances à Phuket, par contre il n'y a pas de mal à mettre en garde en rappelant qu'il faut se méfier des moustiques en pleine journée.

Il n'existe aucune prévention à cette maladie, aucun vaccin.

Chaque année, une forte recrudescence de la fièvre Dengue est signalée par les autorités thaïlandaises, notamment à Phuket: Le nombre de cas déclarés de Dengue est en augmentation;

En 2022, et à la date du 19 août, 13 640 cas et aucun décès ont été signalés.

Explication...

  • La grippe locale

La dengue est une maladie infectieuse aiguë, causée par un virus - un flavivirus. C'est une arbovirose, c'est à dire une maladie transmise par un arthropode (ici un moustique aedes). Il existe plus de 400 arbovirus recensés actuellement, dont les plus connus sont les virus de la Fièvre Jaune et de la Dengue. Cette maladie est extrêmement répandue en zones intertropicales. Elle est habituellement bénigne mais ses formes hémorragiques peuvent être redoutables. Il existe 4 variantes du virus (sérotype 1 à 4) qui malheureusement ne provoquent pas d'immunité croisée : il est donc possible de faire une dengue 1 et quelques mois après une dengue 2 par exemple. L'homme malade représente le réservoir de la maladie.

Contrairement à l'anophèle, vecteur du paludisme, qui pique la nuit, l'aedes eagypti est un moustique diurne, dont l'activité débute au petit matin pour se terminer au coucher du soleil. Il vit plutôt en zone urbaine et périurbaine.

On compte environ 50 millions de cas de dengue par an parmi une population exposée de 3 milliards d'individus répartis dans une centaine de pays.

  • Clinique

L'incubation de la maladie est d'environ une semaine. Le tableau clinique évoque celui de la grippe : le début des symptômes est brutal avec une forte fièvre, des frissons, des maux de tête avec des douleurs rétro orbitaires (derrière les yeux) assez caractéristiques, des myalgies (douleurs musculaires) et des arthralgies (douleurs articulaires), avec en plus parfois des signes digestifs et une éruption cutanée. En zone d'endémie palustre, ce tableau clinique doit aussi faire évoquer le paludisme. Au bout de quelques jours, le tableau clinique s'estompe, avec parfois un petit rebond symptomatique vers le 6 ou 7e jour. Puis, quelques jours après, la guérison s'amorce mais le patient restera asthénique pendant plusieurs semaines.

Il existe des formes atténuées de la maladie, avec uniquement de la fièvre, des formes avec atteinte hépatique assez sévère (augmentation très importante des enzymes hépatiques : les transaminases) et des formes graves, heureusement relativement rares : la dengue hémorragique. Après un début classique, le malade s'aggrave brusquement vers le 3 ou 4e jour, avec apparition de purpura (tâche violettes sur la peau) et d'hémorragies digestives ou nasales. A ce stade, le malade peut soit évoluer vers la guérison rapide, soit vers l'aggravation et l'état de choc par diminution de la masse sanguine (les pertes par saignements peuvent être importantes). La mort survient alors dans 5 à 10 p. cent des cas. Les formes graves affectent principalement les enfants de moins de 15 ans et les personnes immonodéficientes. L'OMS estime à 500 000 le nombre de cas annuel de dengue hémorragique.

  • Diagnostic

Le diagnostic clinique de la maladie est difficile, surtout devant la forme classique pseudo grippale. Il est pratiquement impossible de différencier cliniquement une dengue des autres arboviroses, mais aussi des autres fièvres tropicales telles que le paludisme ou même une authentique grippe, qui n'épargne pas les zones intertropicales chaudes comme certains pourraient le penser.

La dengue hémorragique pourra quant à elle être confondue avec une affection à méningocoque.

Le diagnostic positif para clinique repose sur la sérologie par recherche d'anticorps dans le sang. Il ne doit pas être entrepris trop précocement sous peine d'être négatif. Il faut en effet environ une semaine pour que les anticorps apparaissent dans le sang du patient. Il n'a de toute façon qu'un intérêt épidémiologique.

Il est également possible de faire un diagnostic par isolement du virus. Celui-ci est intéressant au début de la maladie, quand la sérologie est encore négative.

  • Traitement

Il est uniquement symptomatique : on ne traite que les symptômes de la maladie (fièvre, douleurs...). Il n'y a pas actuellement de traitement curatif pour cette maladie, ni de vaccination disponible. D'où l'importance de la lutte anti-moustiques (lutte anti-vectorielle) : prévention en journée contre la dengue, et le soir et la nuit contre le paludisme.

Le traitement de la forme classique non compliquée repose donc sur les antipyrétiques et les antalgiques à base de paracétamol. La forme grave hémorragique sera traitée en hospitalisation le plus souvent.

NB : en raison du risque hémorragique, les dérivés de l'aspirine sont contre-indiqués dans le traitement de la dengue. Ainsi devant toute maladie virale en zone d'endémie, on évitera l'emploi de l'aspirine au bénéfice des médications à base de paracétamol. Pour les mêmes raisons, on évitera les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens).

Des vaccins sont à l'étude mais ne seront certainement pas disponibles avant plusieurs années.

Source : thailande-guide.com

Touché à mon tour...

  • Mon Expérience personnelle

Contaminé par la dengue à Phuket, je me suis retrouvé dans une chambre d'hôpital pendant une semaine. Heureusement, c'était la dengue type 1, la moins grave, mais la fièvre m'a assommé pendant 6 jours.

Le traitement se limitait à l'absorption de paracétamol pour faire baisser la fièvre ou encore traiter quelques maux de tête passagers.

Il n'y a en fait, pas d'autre traitement particulier.

Une prise de sang tous les matins (super agréable au réveil ) pour surveiller le taux de plaquettes sanguines.. qui baissent lors d'une infection de dengue, ce taux étant normalement situé aux alentours de 150 à 400.000 par mm3.

Durant cette infection, ce taux, était descendu entre 30 et 40.000 plaquettes par mm3. A ce moment là, il convenait d'être méfiant en me brossant les dents ou en me rasant : éviter tout saignement qu'il serait difficile de stopper en raison du faible taux de ces plaquettes.

A la fin du 6ème jour de fièvre, les plaquettes ont commencé à remonter, c'était le signe de l'amélioration, et de la guérison .

8ème jour, retour à la maison, avec environ quinze jours à trois semaines de récupération physique. Une semaine de fièvre, ça fatigue un corps…

Quelques jours plus tard, c'est ma fille qui attrapait la dengue à son tour. Mêmes symptômes, même traitement, même réaction, mais elle a récupéré plus facilement...

Des enfants sont décédés en Thaïlande : souvent des enfants dont les parents n'ont pas les moyens de payer l'hôpital (ouvriers birmans par exemple), ou bien qui ont estimé que ce n'était qu'une simple fièvre.

La dengue 1, n'est pas trop grave, mais il convient de surveiller de près en consultant un médecin, surtout pour les enfants.

Au «Bangkok-Hospital» de Phuket, il m'a été précisé, qu'après avoir été malade, l'immunité n'était que de un an, aussi bien pour les adultes que pour les enfants.

Donc, méfiez-vous des moustiques...

Ceci étant... chaque moustique que vous voyez rôder à un moment ou à un autre autour de vous, n'est pas forcément porteur de la dengue...

Mais que cela ne vous empêche pas de venir sans crainte et de passer de bonnes vacances en Thaïlande.